mercredi 1 juillet 2009

Un récit de voyage - 1- Airports

Notes prises lors du voyage en solitaire de l'été dernier. Laos, août 2008.

Roissy est toujours sous sa chappe nuageuse. Il ressemble à une chaîne ganglionnaire salement infectée, et l'on passe d'un nodule douloureux à un autre en empruntant des tubes qu'une volonté perverse a souhaités recouverts de crépi.
Roissy, ce cancer de Paris dont je m'évade aujourd'hui.

J'ai toujours tendance à penser que le voyage commence véritablement à partir du moment où l'on arrive à destination, où l'on foule le sol désiré, où l'on quitte la drôle de parenthèse du transport.
Prendre l'avion n'est pas voyager. On ne traverse pas de territoire en avion, on survole le (Tiers) Monde avec une légèreté obscène, doucement bercé par les roulis des nuages, constamment gavé de sucreries par des hôtesses qui chassent vos phobies d'un sourire.

L'écran indique que l'avion se trouve juste au-dessus de Kaboul.

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Eclair sur Calcutta
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Et pourtant, le voyage me gagne déjà. Je me laisse aller à rêvasser, à fantasmer, à appréhender, et même déjà à avoir le mal du pays. Par "pays" j'entends Pierre.

Première rencontre plaisante, sans arrière-goût métallique de conversation forcée. Première invitation à la découverte, sur le plateau des Boloven.

Et puis déjà Bangkok, à l'aube, dans l'aéroport presque désert. Je suis un fantôme vaseux, une affreuse boule de Slime qui glisse dans les immenses couloirs, sous les voûtes célestes, de série de boutiques désertes en série de boutiques identiques.

L'ennui prend une toute autre profondeur lorsqu'il est volontaire.

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