samedi 4 juillet 2009

Un récit de voyage - 2 - Gulliver

Vientiane - 25 août 2008

Ce qui marque, c'est l'impression d'une impossible familiarité - avec la nature, avec les gens, avec les règles de conduite, avec les odeurs . J'erre dans une ville que je pensais connue, mais chaque pas m'enjoint à retrouver mon humilité. On me dévisage, ou pire, on me parle. Mon seul moyen de communiquer, d'exister autrement que sous la forme d'un fantôme blanc qui vagabonde, hors des activités quotidiennes, inutile et dé-rangé, est un maigre sourire gêné. Ou encore des gestes de mes mains, peu habituées à mimer les choses de la vie quotidienne.

Mon corps me gêne : trop grand, trop fort, trop clair, et probablement trop dénudé, il prend trop de place, il est trop visible. La sueur qui me baigne dès que j'arrête de pédaler est source de honte, la preuve irréfutable de mon inadaptation à cet environnement.


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